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PROCEZ VERBAL DE N. POULAIN. 44*-»
voient surprendre le Roy venant du bois de Vincennes, accompagné seulement de quatre ou cinq grands laquais, et un gentilhomme ou deux. Ils devoient faire rebrousser son carosse en toute diligence vers Soissons, et incontinent donner l'allarmc à Paris et par tout, disants que les huguenots avoient pris le Roy et l'avoient emmené, et lui vouloient couper la gorge, afin d'avoir occasion de se ruer chaudement sur les politiques : comme ils eussent fait, les massacrans et tous ceux du parti du Roy, non-seulement à Paris, mais par toutes les villes liguées, ausquelles on avoit donné le mot. Mais Le Clerc m'ayant révélé en grand secret cette entreprise, je fus trouver Sa Majesté au bois de Vincennes, qui en étant averti envoya incontinent querir cent ou six vingt chevaux à Paris, qui l'accompagnèrent, qui fut le vendredy au soir auparavant les barricades ; et si-tôt qu'ils virent partir lesdites troupes pour aller querir le Roy, chacun desdits hommes qui étoient en ladite maison de Bel-Esbat se retirèrent tout doucement chacun en son quartier.
Le samedy ensuivant, je fus avertir Sa Majesté que Ms de Guyse venoit; laquelle me fit réponse qu'il y avoit envoyé le sieur de La Guiche lui dire qu'il ne vînt pas.
Le dimanche ensuivant, je fus averti que la Reine mere et Villequier me faisoient chercher pour parler à moi : mais je n'y voulus aller, craignant être découvert; et n'attendois que quelque mauvaise récompense de mes services.
Le jeudy neuvieme may, le duc de Guyse arriva à
' Paris; et aussi-tôt m'envoya querir le prevôt Hardy,
qui étoit fait de la main de Villequier. Me voyant, il
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